10 janvier 2017
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Pol´skoj Sergej Viktorovič, « L’élite dirigeante russe dans la crise politique de 1730 », Cahiers du monde russe, ID : 10.4000/monderusse.9827
L’article est consacré à l’étude des caractéristiques sociales de l’élite dirigeante russe et son auto-identification pendant la fin du xviie et le premier tiers du xviiie siècles. Comment les acteurs de la crise politique de 1730 s’imaginaient-ils la structure de la société ? Comment définissaient-ils leur « identité propre » ? Si l’on analyse la façon dont ils se représentent leur propre groupe social, on s’aperçoit que leur vision de l’ordre de la noblesse ne coïncidait pas avec la Table des rangs officielle. Ainsi se dessine une structure parallèle, que l’aristocratie tente d’inscrire dans la loi, comme le montrent les projets des membres du Conseil suprême secret (verhovniki). Cette structure informelle comprend trois groupes : l’aristocratie (ce sont les famil´nye, représentants de l’élite ancienne de Moscou, qui ont gardé les postes clés dans le gouvernement ; le tsar devait compter avec eux en tant que groupe, et non séparément), la moyenne noblesse (dobroe šljahetstvo, ce sont les héritiers de la noblesse de Moscou et provinciale), la petite noblesse (podloe šljahetstvo, la noblesse pauvre, qui dépendait de l’empereur, ainsi que de la protection des famil´nye). Pour les hommes de la première moitié de xviiie siècle, cette structure informelle avait plus de réalité que le système formalisé des rangs, qui n’avait pas encore eu le temps de se fixer dans les mentalités.