24 janvier 2013
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Wening Udasmoro, « La politique de l’avortement durant la période post-suhartoïste en Indonésie », Moussons, ID : 10.4000/moussons.1617
Après la chute du pouvoir dictatorial de Suharto en 1998, de nombreux domaines (sociaux, juridiques, politique publique, etc.) sont redéfinis pour être améliorés. Les efforts des gouvernements successifs pour créer de nouvelles lois à vocation démocratique prennent aussi en compte la position de la femme dans la société. Néanmoins, si divers amendements ou nouveaux textes sont adoptés au nom des droits de l’homme et de la démocratie, celui sur l’avortement ne l’a jamais été. Cet article a pour but d’analyser la politique de l’avortement pendant l’ère de réforme (Reformasi), c’est-à-dire pendant la période gouvernementale qui va de 1998 à 2004, en se concentrant sur les aspects politiques, les facteurs économiques et démographiques du pays. Pour illustrer la différence avec le régime précédent, la politique de « planning familial » de l’époque Suharto est également décrite. L’analyse rend compte à la fois de la dynamique de la politique d’État dans la régulation de la sexualité des femmes et de l’enfantement, mais aussi des processus sociaux qui limitent cette régulation. Si le changement de régime, dans sa perspective idéologique, ouvre la possibilité d’améliorer la politique suhartoïste concernant la sexualité des femmes, la réalité actuelle révèle pourtant des difficultés d’application de lois en faveur du libre arbitre des femmes. La question se pose alors de savoir si ces difficultés ne sont que temporaires : le temps que s’instaure un régime démocratique plus marqué ou plus séculier. La question attenante est de savoir jusqu’à quel point les femmes ont la possibilité de faire entendre leurs propres voix sur cette question.