14 novembre 2013
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Vanina Bouté, « Des gardiens des confins aux bâtisseurs des plaines : parcours d’une population tibéto-birmane du Nord Laos », Moussons, ID : 10.4000/moussons.2238
Les déplacements de population, lorsqu’ils sont impulsés par les autorités politiques, ont souvent des effets négatifs sur les groupes concernés. Pourtant, c’est en partie grâce à de tels déplacements, forcés, puis volontaires, qu’un peuple d’essarteurs montagnards de langue tibéto-birmane de 35 000 personnes, les Phounoy, peut aujourd’hui asseoir sa position de dominance dans la province de Phongsaly, au nord du Laos. Les mouvements migratoires forcés, débutant dans les années 1960, eurent d’abord des conséquences désastreuses, tant pour ceux qui partirent que pour ceux qui demeurèrent sur place, et affectèrent la répartition démographique (montagnes désertifiées, plaines saturées, explosion des centres urbains). Leurs effets sont encore importants dans les villages de montagne, poussant les derniers résidents à partir à leur tour. Par l’étude des phénomènes migratoires, mettant au jour les contraintes pratiques et idéologiques qui se sont imposées aux Phounoy, l’article montre comment ce peuple a toutefois pu maîtriser sa migration et la transformer en élément positif. Il a ainsi retrouvé une situation privilégiée parmi les autres peuples montagnards de la région et une condition à la mesure de son désir d’intégration.