Le fantasme de la femme thaïlandaise et la crise occidentale de la masculinité

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4 mai 2017

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Marion Bottero, « Le fantasme de la femme thaïlandaise et la crise occidentale de la masculinité », Moussons, ID : 10.4000/moussons.3794


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La représentation fantasmée de la femme thaïlandaise est particulièrement développée en Occident et se retrouve chez de nombreux hommes occidentaux expatriés en Thaïlande. Parallèlement à cette valorisation plus ou moins fantasmée de la femme thaïlandaise, nombre de ces hommes dénoncent et rejettent l’attitude « masculine » de leurs compatriotes féminines. « Indépendantes », « ne prenant pas soin d’elles », « dans la compétition » ou « n’ayant plus besoin des hommes », elles sont assimilées à des mutantes (Dorlin 2009) et remettraient en question les frontières du genre. Construites et fantasmées en opposition aux femmes occidentales, les femmes thaïlandaises semblent permettre de contrer cette crise occidentale des identités sexuées. Le déplacement géographique et culturel de ces hommes occidentaux permettrait ainsi de valoriser leur masculinité au contact d’une femme locale décrite comme « féminine », « docile », « pudique » et « traditionnelle ». L’expatriation en Thaïlande va ainsi permettre une valorisation du masculin, et plus largement une valorisation sociale et une réinvention identitaire. Ce processus utilise la culture locale, pourtant lointaine et exotique, mais permettant un retour vers des valeurs traditionnelles dans le couple et la famille comme dans les interactions sociales. Ce désir d’ailleurs, d’exotique, de lointain permet ainsi une résistance au changement.

The fantasized image of Thai woman is largely widespread in western countries. Many Westerners travelling or living in Thailand share this representation. In parallel to this valorisation, more or less fantasized, of Thai woman, many of these men mention and reject the “masculine” behaviour of their fellow country women. “Independent”, “not taking care of themselves”, “in a constant competition” or “in no need of men”, they are assimilated to mutantes (Dorlin 2009) because they are questioning gender borders. Constructed and fantasized in opposition to Western women, Thai women seem to allow Western men to counter this Western sexual identity crisis. The geographic and cultural displacement of these Westerners enable themselves to valorise their masculinity when they enter in contact with a local woman described as “feminine”, “docile”, “modest” and “traditional”. The expatriation in Thailand thus allows a valorisation of the masculinity, and widely a social valorisation as well as an identity re-invention. This process uses the local culture, even if distant and exotic, to return to more traditional values within the couple, family and social interactions. This desire of elsewhere, of exotic, of a far-off culture and country enable, in this way, a kind of resistance to change.

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