18 novembre 2020
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Sophie Clément-Charpentier, « La prise en compte des monuments de Vientiane par les Français au début de la colonisation », Moussons, ID : 10.4000/moussons.6597
Les Français ont été confrontés, à la fin du xixe siècle, à l’héritage culturel du Laos qu’ils venaient de coloniser. Le concept de patrimoine, qui a vu le jour en Occident, a été véhiculé dans ce pays par des administrateurs qui ont transposé aux monuments de Vientiane des dispositifs élaborés ailleurs. À Vientiane, l’ancienne capitale qui ne s’était pas relevée du sac de 1828 par les Siamois, la plupart des pagodes étaient encore en ruines. Français et Lao, c’est-à-dire les locuteurs de la langue lao, ont contribué à leur conservation, avec des méthodes différentes. Les Français s’attachèrent à la restauration de quelques temples parmi les plus importants, considérés comme des « monuments historiques ». Les actions de conservation participaient alors de la politique de « pacification » de la colonie. Pour les Lao, l’important était de faire revivre les lieux du culte bouddhique, aussi la restauration de nombreuses pagodes fut-elle entreprise par les moines et par les villageois des quartiers concernés. En outre, on soulignera le rôle important qu’ont eu les temples pour structurer spatialement la ville renaissante, pour reformer les quartiers et pour donner une identité à leurs communautés.