25 janvier 2022
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Caroline Trémeaud, « La mobilité des femmes durant la Protohistoire », Les nouvelles de l'archéologie, ID : 10.4000/nda.11902
Le but de cet article est de présenter les différents moyens archéologiques et anthropologiques pour déterminer la mobilité des femmes des sociétés protohistoriques, ainsi que leurs limites respectives. Les moyens archéologiques s’appuient en priorité sur l’origine des objets retrouvés sur les défuntes, créant ainsi un lien problématique, car considéré direct et immuable, entre l’origine d’un objet de parure et l’origine de la personne qui le porte. Les moyens anthropologiques s’appuient quant à eux sur les analyses des isotopes, qui dépendent donc directement de l’état de conservation des ossements et des moyens financiers engagés pour les réaliser. Bien souvent, peu de sites, et peu de défunts dedans, peuvent bénéficier de ces analyses, créant ainsi une vision en pointillés de la mobilité des sociétés anciennes.L’enjeu est également de revenir sur les interprétations fréquemment avancées pour expliquer la mobilité des femmes des contextes archéologiques, notamment en questionnant les interprétations différentielles selon le sexe et en premier lieu le « mariage » : sur quels faits archéologiques cette interprétation s’appuie-t-elle ? Sur quels présupposés sociaux se fonde-t-elle, et quelles en sont les conséquences sur notre analyse des systèmes familiaux et sociaux des groupes humains protohistoriques ?