7 juillet 2022
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0242-7702
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2425-1941
https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Marianne Christensen et al., « Les techniques de chasse aux mammifères marins des chasseurs-cueilleurs de Patagonie australe », Les nouvelles de l'archéologie, ID : 10.4000/nda.13332
À l’extrémité australe de l’Amérique du Sud, sur les côtes de la Patagonie et de la Terre de Feu, des chasseurs-cueilleurs ont maintenu durant plus de six millénaires, jusqu’au début du xxe siècle, un mode de vie fondé sur l’exploitation d’espèces marines : principalement la chasse aux mammifères marins et aux oiseaux, mais aussi la pêche, la collecte de coquillage et une chasse occasionnelle aux mammifères terrestres.La chasse aux mammifères marins, essentielle en raison de l’apport en calories de ces animaux très gras, concernait principalement les otaridés (lions de mer et ours de mer) qui pouvaient être chassés à terre sur les roqueries, notamment les jeunes, à l’aide de gourdins ou de harpons et de lances, ou en mer, ce qui nécessitait la mise au point de techniques de harponnage destinées à empêcher la fuite de l’animal dans un milieu hostile à l’homme, la mer. Cette opération, essentielle, était suivie par la mise à mort réalisée à coups de lance. Ainsi, tout au long des millénaires, on observe dans les sites de ces nomades marins la présence de pointes de harpons à tête monodentée, détachable, et de pointes de lance multidentées, non détachables, plus variées et polyvalentes.Le charognage de baleines échouées naturellement sur les côtes est bien attesté dans les documents ethnohistoriques, mais la chasse n’est que très rarement signalée. Dans les seuls cas connus, il s’agit de chasses collectives qui visent à tuer un grand cétacé à coups de lance mais en aucun cas d’un véritable harponnage prétendant retenir l’animal.