22 février 2024
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Annelise Binois-Roman, « Les crises épizootiques en France de l’Antiquité à la période moderne », Les nouvelles de l'archéologie, ID : 10.4000/nda.14190
Si les crises épidémiques du passé sont depuis longtemps documentées par les historiens et les archéologues, ce n'est que récemment que ces derniers ont tourné leurs regards vers leur pendant animal, l'épizootie. Les épizooties ont pourtant joué un rôle majeur et sous-estimé au sein des sociétés préindustrielles européennes. L'actualité récente a mis en lumière le risque zoonotique des pathogènes animaux pour l'homme. Mais, au-delà de ce risque de transmission directe, les épizooties ont eu des impacts sociétaux majeurs dans les sociétés agro-pastorales anciennes : le bétail domestique fournissait de la viande et du lait, de la laine et du cuir, ainsi que la force de travail nécessaire à la production agricole. La dépendance envers ces animaux était telle que toute crise de mortalité pouvait avoir des répercussions sanitaires, économiques et sociales sévères. Cet article vise donc à offrir un rapide panorama de ces crises encore méconnues. À travers l'exploitation de sources écrites comme matérielles, nous y passons en revue la présentation, la chronologie et les origines des crises épizootiques en France et en Europe du Nord-Ouest depuis l'Antiquité, avant d’explorer les impacts qu’elles ont eus sur les sociétés humaines et les réponses que celles-ci y ont apporté. Nos résultats contribuent à documenter l'histoire des maladies animales, et à caractériser les dépôts archéologiques résultant de ces crises importantes et encore trop rarement décrites.