19 décembre 2014
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Lorin Amaury, « L’archéologie au service de la colonisation ? », Les nouvelles de l'archéologie, ID : 10.4000/nda.1648
Conçue sur le modèle des illustres Écoles françaises d’Athènes (1846) et de Rome (1875), une plus lointaine École française d’Extrême-Orient (Éfeo) est créée en 1898 par Paul Doumer, gouverneur général de l’Indochine. La France consolide alors les structures de sa domination coloniale en Asie du Sud-Est. Il ne s’agit dans l’immédiat que d’une « Mission archéologique permanente en Indo-Chine ». Celle-ci deviendra en 1900 l’Éfeo conformément au caractère voulu permanent de ce nouvel établissement scientifique. Alors que les puissances coloniales européennes rivalisent dans tous les domaines en Asie – politique aussi bien que scientifique –, la création de l’Éfeo entend remédier à un retard jugé par certains humiliant pour la France. Marquée par le sceau du colonialisme, l’Éfeo offre l’exemple d’un acteur fonctionnel majeur de la connaissance du « passé Autre », à l’origine d’une passionnante saga archéologique avec l’installation par ses soins de la Conservation des monuments d’Angkor (1908).