Du cadavre à l’oubli

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27 mars 2014

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Arnaud Blin et al., « Du cadavre à l’oubli », Les nouvelles de l'archéologie, ID : 10.4000/nda.2078


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La fin du temps funéraire est difficile à appréhender. L’archéologie ne restituera jamais le processus de perte de la mémoire d’un défunt. Elle permet toutefois de s’interroger sur le devenir des restes humains au sein d’un site funéraire. Ils restent, un temps, le support de la mémoire des morts avant de n’être plus considérés que comme de simples objets. Le cas favorable des sépultures collectives néolithiques nous permet d’identifier les deux étapes de cette transformation : la désindividualisation puis la deshumanisation des ossements. Leur désindividualisation est inscrite dans le programme funéraire de ces tombes. Les os disloqués sont souvent déplacés et maintenus au sein de l’espace sépulcral, démontrant qu’ils restent rattachés à la communauté des morts. Un niveau homogène d'inhumations secondaires témoigne également de cette transformation des vestiges. Les os deviennent parfois des déchets dénués de toute substance symbolique. La vidange permet alors, sans ménagement, de purger le contenu ostéologique d’un monument pour assurer la succession des dépôts. Le complet déclassement des ossements humains apparaît aussi à travers les condamnations de quelques sites, marquées par des creusements dans les niveaux anciens d’inhumation. Les pratiques funéraires définies dans les sépultures collectives néolithiques suggèrent que la priorité des opérateurs est souvent de prolonger la durée de vie du monument, au détriment de l’intégralité des squelettes, démontrant ainsi qu’il est le support même de l’identité d’une population.

The end of the burial time is difficult to grasp. Archaeology can never restore the process of loss of a deceased memory. However, it raises questions about the future of human remains in a burial site. They remain for a time the support of the memory of the dead before no longer considered as mere objects. The favourable case of collective Neolithic tombs allows us to identify the two stages of this transformation: deindividuation and dehumanization of the bones. Their deindividuation is included in the funeral program of these tombs. The dislocated bones are often moved and maintained in the sepulchral space, revealing they remain attached to the community of the dead. A consistent level of secondary burials also reflects this transformation. The bones may become waste devoid of symbolic substance. That allows emptying unceremoniously the osteological content of a monument to ensure the deposits’ succession. The complete decommissioning of the human bones also appears through the closing of some sites, marked by diggings in the old burial layers. Burial practices defined in the neolithic collective burials suggest that the priorities of the operators is often to make durable the monument, to the detriment of all the skeletons, showing that it is the media of the population identity.

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