« Le fait religieux » : de quoi parle-t-on ?

Résumé Fr En

Pour l’archéologue, le religieux est-il « un fait » ? Rien n’est moins sûr. En archéologie, les faits sont concrets, ce sont des traces matérielles ou des artefacts. Dans un tel contexte, la notion très française et post-moderne de « fait religieux » perd la pertinence qu’elle peut avoir ailleurs. Qu’est-ce, alors, qu’un site, un objet, un dispositif religieux ? Ici se rejoignent deux questions, l’une théorique : la définition du religieux, et l’autre méthodologique : la qualification des restes archéologiques. On s’attache ici principalement à la première, selon deux axes qui présentent un intérêt pour la seconde : la définition du religieux par le sacré et sa dimension rituelle.

Can what is religious ever be ‘a fact’ for archaeology? Nothing could be less certain. For archeology, facts are concrete, material traces or artefacts. In this context, the very French and post-modern notion ‘le fait religieux’ loses any relevance that it may have elsewhere. What on earth is a religious site, object or set-up? Two questions come together here, one theoretical, the definition of religion and the other methodological, how to qualify the archaeological remains. This article is mainly about the former, with two lines of thought, the first of which has significance for the methodology: the definition of religion by the sacred and its ritual dimension.