Zweig et l’Europe : culture contre nationalismes

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30 novembre 2021

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Caroline Anthérieu-Yagbasan, « Zweig et l’Europe : culture contre nationalismes », Noesis, ID : 10.4000/noesis.4072


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Dans les années 1930, au moment où se profile de nouveau l’ombre d’un affrontement entre nations, rares sont les intellectuels qui revendiquent leur apolitisme. C’est pourtant ce que fait Stefan Zweig, lui qui regarde avec une méfiance grandissante, depuis la première guerre mondiale, toute forme d’engagement politique, et considère que le concept de nation a mené aux impérialismes. Il développe donc une idée de l’Europe hors du cadre politique au sens étroit. Conception aussi intempestive que l’était celle de Nietzsche à son époque ; ce dernier fait d’ailleurs partie des penseurs auxquels Zweig se réfère explicitement. Il ne nie pas le nationalisme, ne cherche pas à fondre les cultures, mais s’appuie sur la connaissance réciproque et l’élaboration d’une « conscience supranationale ». Jugeant l’union inévitable dans le mouvement de l’Histoire, l’auteur s’inquiète de ce que serait une Europe purement économique ; une telle construction, pense-t-il, ne saurait garantir longtemps la paix, car elle ne pourrait soigner les pays de leur maladie politique, l’impérialisme. Au contraire, une Europe culturelle permettrait le respect mutuel entre États, tout en évitant le repli sur soi et la méconnaissance caricaturale du voisin ayant cours avant et pendant la première guerre mondiale. Visionnaires tout autant qu’enracinées dans la réalité du xxe siècle, les idées de Zweig se montrent encore fécondes pour notre pensée actuelle de l’Europe.

In the 1930s, as the shadow of war was again looming, only a few public intellectuals claimed they were apolitical. Yet this was Stefan Zweig’s case, as he had been wary of any form of political engagement since the First World War and considered that the concept of nation only led to different forms of imperialism. As a consequence, he developed an idea of Europe outside a strictly political framework, a view as “untimely” as Nietzsche’s in his day (the German philosopher being one of Zweig’s explicit references). This view does not negate nationalism, nor does it try to blend cultures, but relies on mutual knowledge and the development of a “supranational consciousness.” Judging the union to be historically inevitable, the author worries about what a solely economical union would be; to his mind such an achievement could not guarantee lasting peace, as its countries would not be cured of their imperialistic political disease. On the contrary, a cultural Europe could allow for States to respect each other, preventing the possibility of self-withdrawal and a distorted lack of knowledge of their neighbours, as had been the case before and during the First World War. A visionary thinker deeply rooted in the 20th century, Zweig offered thoughts that are still relevant to our contemporary view of Europe.

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