L’appel du travail. Technologies et mobilisation subjective d’intérimaires « non-qualifiés »

Résumé Fr En Es

Cet article traite de la mobilisation de travailleurs temporaires au travers des propositions de missions qu’ils peuvent recevoir, à tout moment, sur leurs téléphones portables. Il s’agit de montrer comment les intérimaires composent avec ces offres d’emploi en fonction de leurs positions sociales et du rapport qu’ils entretiennent à leur condition de « temporaire ». Il ressort que ces sollicitations soudaines et irrégulières contribuent à intensifier la disponibilité des candidats à l’embauche temporaire autant que la concurrence entre eux. Ce dispositif managérial s’appuie largement sur l’insécurité temporelle inhérente à ce régime d’emploi dont la plupart des intérimaires (« non qualifiés ») souhaitent se détacher. À travers l’usage d’un objet technique, l’auteur examine certains mécanismes qui participent à la mobilisation numérique (obtenir le nombre d’intérimaires nécessaire) mais également subjective des salariés.

The article speaks to the mobilisation of temporary workers through the mission proposals that they might receive at any time on their mobile phones. Its purpose is to demonstrate how temporary workers cope with such job offers in light of their social position and how they relate to their “temporary” status. It discovers that sudden and irregular requests of this sort help to increase the number of applicants willing to accept temporary positions, while intensifying the competition between them. This type of management is largely predicated on the temporary insecurity that is inherent to such work, one that most “unqualified” temporary workers would like to avoid. The author uses a technical object to examine some of the mechanisms that help to mobilise employees both numerically (obtaining the necessary number of temporary workers) and subjectively.

El presente artículo aborda la movilización de los trabajadores temporales a partir de propuestas de trabajo que pueden recibir en sus celulares en cualquier momento. Se trata de mostrar cómo los trabajadores temporales se las arreglan con dichas ofertas de trabajo en función de sus posiciones sociales y de su relación con su condición como “temporales”. Se observa que esas solicitudes repentinas e irregulares contribuyen a intensificar tanto la disponibilidad de los candidatos a la contratación temporal como la competencia entre ellos. Ese dispositivo gerencial se apoya en gran medida en la inseguridad temporal inherente a un régimen laboral del que una mayoría de trabajadores temporales (“no calificados”) desean liberarse. A través del uso de un objeto técnico, el autor examina ciertos mecanismos que participan en la movilización numérica (obtener el número de trabajadores temprales necesarios), pero también subjetiva de esos asalariados.