Une clientèle envahissante ? Les temporalités des avocat·es en droit de la famille

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1 novembre 2020

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Résumé Fr En Es

À partir d’une enquête collective menée dans les cabinets de plusieurs juridictions, cet article étudie le rapport au temps et au travail d’avocat·es en droit de la famille. Nuançant les travaux montrant des avocat·es qui maîtrisent l’interaction avec les client·es, il analyse comment des professionnel·les peuvent se sentir envahi·es. Les avocat·es déclarent d’autant plus être débordé·es que la norme de disponibilité permanente reste très ancrée, même si elle est mise à mal par la féminisation de la profession. La gestion de leur relation avec la clientèle correspond ainsi à différentes logiques d’articulation des temps sociaux, à l’intersection des rapports de genre, des configurations familiales dans lesquels ils et elles sont pris et de leur position dans la carrière. Enfin selon leur place dans le marché du conseil, la composition de leur clientèle ou la taille de leur cabinet, les avocat·es n’ont pas les mêmes ressources pour face à cet envahissement. Les inégalités de genre, de situation professionnelle et de territoire sont alors déterminantes.

This article analyzes the relationship to time and work of family lawyers based on a collective survey conducted in law firms in several jurisdictions. This article nuances the studies highlighting the lawyers' control of interaction and analyzes how professionals can feel overwhelmed in their relationship with clients. The impression of being overwhelmed is all the more intene that that the norm of permanent availability remains very rooted, even if it is undermined by the feminization of the profession. Lawyers' management of their relationship with their clients thus corresponds to different logics of articulation of social times, to the intersection of gender relations, the family configurations in which they are caught and their position in the career. Finally, depending on their place in the legal advice market, the composition of their clientele or the size of their practice, lawyers do not lawyers have the same resources to deal with this invasion. Inequalities in terms of gender, professional situation and territory are therefore a determining factor.

A partir de una investigación colectiva llevada a cabo en los despachos de varias jurisdicciones, este artículo estudia la relación en el tiempo y en el trabajo de abogados(as) en derecho familiar. Al matizar los trabajos que muestran abogados(as) quienes manejan la interacción con los(as) clientes, analiza cómo los(as) profesionales pueden sentirse invadidos(as). Los(as) abogados(as) declaran estar tanto más abrumados(as) cuanto que la norma de disponibilidad permanente sigue estando muy arraigada, incluso si está en riesgo por la feminización de la profesión. De este modo, el manejo de su relación con la clientela corresponde a diferentes lógicas de articulación de los tiempos sociales, a la intersección de las relaciones de género, configuraciones familiares en las cuales ellos y ellas se encuentran, y de su posición en la carrera. Finalmente, según su lugar en el mercado del consejo legal, la composición de su clientela o el tamaño de su bufete, los(as) abogados(as) no tienen los mismos recursos para hacer frente a esta invasión. Las desigualdades de género, de situación profesional y de territorio son, por lo tanto, determinantes.

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