6 mai 2013
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Carole Rabemanantsoa et al., « Sur la piste des Rasikajy du nord-est de Madagascar », Études océan Indien, ID : 10.4000/oceanindien.1236
Les origines des Rasikajy du nord-est de Madagascar demeurent incertaines. Les avis concernant leurs racines sont partagés, souvent contradictoires, voire controversés. Du moins, les études qui ont été antérieurement effectuées ont éclairci certains points sur l’identité des populations qui étaient susceptibles d’avoir des contacts avec la population locale de Vohémar. C’étaient sans doute des Austronésiens venant de l’Asie du Sud-Est ou de l’Inde du Sud qui atteignirent probablement l’ouest de l’océan Indien vers la fin du premier millénaire av. J.-C., voire au début du premier millénaire. Ces migrations relèveraient de stratégies commerciales inscrites dans le développement des réseaux d’échanges de l’océan Indien. On peut penser que les « Austronésiens » cherchèrent à profiter de la demande émanant de l’Occident mais aussi de l’Extrême-Orient, en transportant eux-mêmes les produits convoités — et d’abord les épices — vers l’Inde du Sud, le Sind et la Perse ou par des routes qui évitaient l’Inde et leur permettaient de rallier l’Afrique de l’Est (via les Maldives ou les Chagos), d’où ils rapportaient esclaves, ivoire et écaille de tortue. C’est vraisemblablement dans ce contexte que les « Austronésiens » découvrirent les Comores et Madagascar, où ils s’installèrent. Toute cette activité a mené à leur établissement dans le nord-est de Madagascar. Et, depuis la découverte récente de la céramique chinoise dans des tombes présumées d’origine Rasikajy, de nouvelles interrogations surgissent concernant un lien de ces commerçants avec la Chine. De nouveaux efforts de recherches sont nécessaires afin de jeter de la lumière sur les origines du Rasikajy.