23 août 2015
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Arnaud Diemer et al., « Adam Smith et la physique de Newton », Œconomia, ID : 10.4000/oeconomia.1322
Dans la plupart des écrits de Smith nous trouvons des références à la philosophie naturelle de Newton. Au-delà du simple usage de concepts et de lois newtoniens pour traiter de questions particulières, il faut surtout retenir la parenté entre la représentation du monde social chez Smith et la représentation du monde naturel chez Newton. Smith s’appuie sur Newton pour s’impliquer dans les grands débats politiques qui rythment la vie intellectuelle de l’Europe occidentale depuis Hobbes en passant par Locke, Shaftesbury, Mandeville, Hutcheson, Hume et Rousseau. La physique de Newton permettra à Smith de défendre une approche de la vie sociale et politique émancipée de tout contrat social, auquel se rattachait encore un auteur libéral comme Locke. Les références de Smith à Newton s’appuient sur une bonne connaissance des travaux des physiciens depuis l’Antiquité jusqu’au XVIIIème siècle. Elles s’expliquent aussi par le contexte intellectuel britannique de l’époque caractérisé par la reconnaissance des travaux de Locke dans le champ de la philosophie et de ceux de Newton dans celui de la physique. Elles conduiront Smith à rejeter tant la physique cartésienne que sa théologie.