29 novembre 2023
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Chung-Tang Cheng, « From Computors to Computers: The Early History of Econometric Computation at the University of Cambridge », Œconomia, ID : 10.4000/oeconomia.14950
Cet article explore les premières phases de l’histoire du calcul économétrique à l’université de Cambridge. En s’appuyant sur l’étude de cas du Département d’économie appliquée (DAE), l’article documente la division du travail de calcul dans des moments de transition, en soulignant le rôle central des « calculateurs humains » (human computors) et des programmateurs dans la production de la connaissance économétrique. Depuis sa fondation en 1946, le DAE s’est servi de deux manières de réaliser des calculs économétriques : des calculateurs, à savoir des individus réalisant le travail de calcul grâce à des calculateurs mécaniques de bureau, et l’« analyseur de régression » (regression analyzer), une machine analogique inventée par Guy Orcutt. Après l’introduction de l’EDSAC (Electronic Delay Storage Automatic Calculator) en 1949, un nouveau groupe d’économètres devient le tout premier groupe de programmateurs sur cet ordinateur. Au fil des améliorations significatives des sources de données microéconomiques et des technologies disponibles, les pratiques économétriques des membres du DAE augmentent de façon spectaculaire à partir du début des années 1950, formant la première série de contributions collectives à la microéconométrie d’après-guerre. En 1956, Lucy Slater est recrutée en tant que programmatrice EDSAC spécialisée, marquant un tournant vers un calcul économétrique supervisé et dirigé par des programmateurs professionnels. Par la suite, la pratique de l’économétrie se tourne vers une division du travail plus centrée sur le travail en équipe et l’expertise en matière de programmation. En mettant en lumière ces dynamiques dans la transition des calculateurs vers les ordinateurs, l’article contribue à révéler des figures oubliées dans l’histoire conventionnelle de l’économétrie.