19 décembre 2016
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Gilles Jacoud, « L’esclavage colonial : une comparaison des approches de Say, Sismondi et des saint-simoniens », Œconomia, ID : 10.4000/oeconomia.2424
Si dans les dernières décennies du XVIIIe siècle le clivage entre physiocrates et adversaires du libéralisme économique tend à se superposer avec celui qui oppose ceux qui rejettent l’esclavage dans les colonies françaises à ceux qui veulent son maintien, dans le premier tiers du XIXe siècle le clivage entre Say, Sismondi et les saint-simoniens ne se traduit plus par une opposition tranchée sur la question de l’esclavage. Tous en défendent l’abolition et la possibilité débattue d’une rentabilité de l’esclave supérieure à celle du travailleur libre ne saurait justifier son maintien. Au-delà des calculs sur cette rentabilité, à propos de laquelle la position de Say évolue au fil du temps, la réflexion se focalise moins sur l’intérêt des colons que sur celui de la société prise dans son ensemble. Say, Sismondi et les saint-simoniens considèrent que l’économie ne souffrira pas de la sortie de l’esclavage et en préconisent une abolition progressive avec en perspective de nouveaux modèles économiques pour les colonies.