Les explications des cycles économiques dans « Le Capital » : un exemple de temporalités chez K. Marx

Fiche du document

Date

6 octobre 2017

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Œconomia

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2113-5207

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2269-8450

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Philippe Gilles, « Les explications des cycles économiques dans « Le Capital » : un exemple de temporalités chez K. Marx », Œconomia, ID : 10.4000/oeconomia.2657


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Il n’y a pas une théorie marxienne unifiée des « cycles classiques », mais trois explications principales inter-reliées et intégrées à l’analyse de l’accumulation capitaliste de longue période contenue dans Le Capital. Au-delà de leur commune périodicité quasi décennale, ces explications peuvent être analysées selon trois temporalités différentes. i) une temporalité conjoncturelle basée sur l’extraction de la plus-value plus ou moins favorable en fonction de l’importance de « l’armée industrielle de réserve », laquelle fixe les évolutions des taux de salaires (et, implicitement, celle du surtravail appropriable) selon la cyclicité de la « surpopulation relative » qui scande, à son tour, les cycles économiques. ii) une temporalité financière centrée sur la dynamique des taux de profit et d’intérêt : les phases d’expansion, où le processus de reproduction élargie s’intensifie, sont les périodes où le crédit est le plus souple et le plus facile. Il y a donc abondance de capitaux monétaires disponibles convertis en capital productif qui alimentent à leur tour l’accumulation et la consommation. Mais toute perturbation (engorgements des marchés, baisse des prix, etc.) durant cette phase d’essor entraîne une baisse du profit d’entreprise et un resserrement drastique du crédit amplifiant, par là-même, une dépression économique principalement caractérisée par une surabondance et une dévalorisation du capital industriel. iii) une temporalité technologique qui renvoie aux « cycles de rotation » du capital. La périodicité des crises est théoriquement démontrée et expliquée par la logique de l’accumulation capitaliste en liaison avec les conditions de valorisation du capital liées au progrès technique et au machinisme. Ces trois temporalités articulées (i.e. le schéma des trois temporalités) spécifient des états d’exploitation, de spéculation, de confiance vs défiance, d’« innovation-conflit », etc. qui conditionnent les phases du cycle et leurs retournements, donc la récurrence des crises.

There is not a single theory of cycles in Marx’s Capital, but three main explanations which can be studied according to three temporalities in relationship with the accumulation of capital: - a conjunctural temporality, depending on the cyclical evolution of the “industrial reserve army” and of the “relative surplus population” which determines the levels of surplus value, surplus labour and hence wages; - a financial temporality, focused on the dynamics of the rate of profit and of the interest rate. During expansionary periods the large amounts of credit foster a rise in accumulation and consumption. In a symmetrical way, during crises periods the decrease in profits and then credit enhance the economic downturn. - a technological temporality, based on the “cycles of turnover of fixed capital”. The periodicity of crises is then results from the dynamics of accumulation of capital caused by technical progress and machinery. These three articulated temporalities (the scheme of the three temporalities) allow to analyze the dynamics of Marx’s economic cycles, their durations and the evolution of the Capitalist mode of production.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en