18 avril 2018
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Alain Béraud, « Quelques apologues relatifs à la théorie du capital et de l’intérêt », Œconomia, ID : 10.4000/oeconomia.2922
Pourquoi les économistes nous racontent-ils des histoires ? Pour nous expliquer ? Pour nous convaincre ? Pour démontrer les propositions qu’ils avancent ? Pour essayer de répondre à cette question, on étudiera les apologues que John Rae, Eugen von Böhm-Bawerk et Maurice Allais utilisèrent pour exposer leurs théories du capital et de l’intérêt. Rae pense que seule l’invention crée, qu’elle est donc la source de la richesse des nations. Pour le montrer, il explique les connaissances que doit avoir un indien pour construire une hutte qui le protégera contre les intempéries. Böhm-Bawerk soutient que des détours de production bien choisis permettent d’augmenter la productivité du travail. Il illustre cette proposition en montrant comment un paysan démuni de tout peut satisfaire ses besoins en eau. Allais veut écarter l’idée selon laquelle la productivité du capital et la préférence pour les biens présents expliquent pourquoi l’intérêt est toujours positif. Pour défendre sa thèse, il étudie une petite communauté de pêcheurs dont l’âge et la santé diffèrent. On soutiendra que si ces économistes ont eu recours à des fictions, c’est parce que les questions qu’ils traitaient sont complexes et que pour les comprendre, il faut d’abord partir de l’étude d’économies simplifiées que l’on peut présenter sous la forme d’un apologue.