21 février 2011
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Valérie Auda-André, « Écrire les années Major : quelle place pour la période 1990-1997 dans l’histoire de la résurrection du parti conservateur ? », Observatoire de la société britannique, ID : 10.4000/osb.724
Il est toujours malaisé de dresser le bilan d’une période de l’histoire, a fortiori récente, en évitant les pièges de la lecture a posteriori. En ce qui concerne les Années Major, les présupposés et les préjugés abondent, tant l’histoire de ce dernier mandat conservateur en date a été dominée par sa fin peu glorieuse et réévaluée en fonction des revers électoraux successifs subis par le parti après 1997. Dans la longue marche entamée par les Tories pour se réinventer, le retour sur les Années Major est bien évidemment douloureux, il renvoie les Conservateurs à une période « noire » de leur histoire récente, jalonnée de crises et marquée du sceau du déclin. Dans le discours officiel des dirigeants conservateurs, les Années Major ont été parfois rétrogradées au rang de parenthèse atypique et peu significative de l’histoire du parti ; simple quantité négligeable, épiphénomène peu digne d’intérêt, le mandat de John Major a souvent été passé sous silence. Inversement, à d’autres occasions, les années Major ont fait figure de repoussoir, le Premier Ministre et son équipe étant accusés entre autres choses d’avoir dilapidé et perverti l’héritage thatchérien et plongé le parti dans un marasme électoral dont il a les plus grandes difficultés à sortir. Entre ces deux extrêmes, il ne semble pas y avoir encore de place pour une évaluation raisonnée. Cet article se donne pour objectif de tenter d’évaluer le décalage entre le récit « officiel » des années Major et un bilan plus objectif ainsi que d’identifier les raisons de cette lecture partielle et partiale.