17 août 2010
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Bruno Maureille, « La redécouverte du nouveau-né néandertalien Le Moustier 2 », Paléo, ID : 10.4000/paleo.1458
En 1996, des ossements d’un périnatal sont retrouvés dans les réserves du Musée National de Préhistoire avec les collections des abris du Moustier (Dordogne). Certains sont isolés, d’autres sont pris dans de petites mottes de sédiment. Assez vite, il apparaît que ces vestiges peuvent être ceux mis au jour par D. Peyrony dans l’abri inférieur. En 1997, le Musée National de Préhistoire nous confie la fouille des mottes et l’étude des vestiges. A l’issue de la fouille (fin 2000), nous proposons la reconstitution d’un squelette de périnatal exceptionnellement bien conservé. L’étude, morphologique et métrique, préliminaire, des vestiges osseux nous assure que nous sommes en présence d’un Néandertalien. Considérant sa classe d’âge, certains de ses ossements sont uniques dans les annales de la Paléontologie humaine. De surcroît, la fouille des mottes de sédiment s’est accompagnée de l’enregistrement de données qui permettront de préciser la position de segments du corps dans la tombe. Enfin, cette découverte remet en cause le nombre d’individus présents dans le gisement de La Ferrassie et l’existence de l’unique sépulture double du Moustérien d’Europe. En ce qui concerne les prédécesseurs des Hommes modernes d’Europe, Le Moustier 2 représente donc la plus importante découverte paléoanthropologique faite en France depuis ces vingt-cinq dernières années et en Périgord depuis 1961. Son étude permettra de nombreuses avancées en anthropologie biologique, sur l’ontogénie des Néandertaliens et les pratiques funéraires moustériennes.