Anciennes et nouvelles hypothèses d’interprétation du gravettien moyen en France : la question de la place des industries à burins du Raysse au sein de la mosaïque gravettienne

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12 mai 2011

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Laurent Klaric, « Anciennes et nouvelles hypothèses d’interprétation du gravettien moyen en France : la question de la place des industries à burins du Raysse au sein de la mosaïque gravettienne », Paléo, ID : 10.4000/paleo.1566


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Si le Gravettien est souvent considéré comme une des premières cultures pan-européennes attribuées à l’homme moderne, il est néanmoins entendu que des particularités régionales ont dû exister sur une aussi longue plage de temps et un aussi vaste territoire. Ces moments particuliers n’ont toutefois que rarement été mis en évidence à ce jour. En France, de récents travaux sur le Gravettien moyen (ex-Périgordien Vc de Peyrony) permettent aujourd’hui de relancer les réflexions dans ce domaine (Klaric 2003 ; Pottier 2005). Dans le Sud-Ouest de la France, le Gravettien moyen est divisé en deux phases (d’après la stratigraphie de l’Abri Pataud) : la première est caractérisée par l’abondance des burins de Noailles et la seconde par la dominance des burins du Raysse (David 1995). Les industries du Gravettien moyen paraissent présenter une forte polymorphie due à l’alternance des burins de Noailles et du Raysse et à des quantités très variables d’armatures à dos abrupt (gravette, microgravette et lamelle à dos). Dans la seconde moitié du XXè siècle, cette forte polymorphie conduisit plusieurs auteurs à proposer diverses interprétations culturelles des industries rattachées à cette phase. Jusqu’à maintenant, deux hypothèses ont dominé les discussions, mais aucun argument décisif n’a pu être apporté en faveur de l’une ou de l’autre. La première est fondée sur la séquence de l’Abri Pataud et considère que les phases « noaillienne » et « rayssienne » constituent deux étapes successives d’un faciès culturel (« le Noaillien ») distinct du reste du Périgordien (David 1995 in : Bricker (dir.) 1995 p. 130). La seconde hypothèse propose que les différences entre les industries reflètent une variabilité fonctionnelle. Les fluctuations des quantités de burins de Noailles, du Raysse et des pointes à dos abrupt sont alors interprétées comme le résultat d’activités particulières conduisant à la prolifération de tel ou tel type d’outils (Laville et Rigaud 1973 ; Rigaud 1982). Des recherches récentes (Klaric 2003) et les découvertes réalisées sur un nouveau site rayssien (La Picardie, Indre-et-Loire) semblent finalement contredire cette seconde hypothèse et relancer les discussions à propos de la première. Ces travaux conduisent également à proposer un nouveau scénario interprétatif de la phase rayssienne, cette dernière étant alors considérée comme une sorte d’épisode paléohistorique où les traditionnelles pointes de La Gravette sont absentes (ou quasiment).

Although Gravettian is often thought as one of the first pan-European cultures of the Upper Palaeolithic, it is also recognized that regional particularities should have existed on such huge territories (from Portugal to Russia) and long time span (more or less 8 000 years). But these variations have not been well evidenced until now. Recent investigations in France (Klaric 2003; Pottier 2005) allowed re-examination of the “Perigordian Vc” of Peyrony now called “Middle Gravettian”. In South-west France, Middle Gravettian is divided in two phases based upon “l’Abri Pataud” stratigraphy (level 4). The first one is characterised by an abundance of Noailles burins (Noaillian phase) and the second one by the dominance of Raysse burins (Rayssian phase). Investigations in the 1960s through the 1980s, showed a strong typological polymorphism related to quantitative variations of both Noailles and Raysse burins and also abrupt backed-points (Gravette, microgravette and backed bladlelets), sometimes in the same layer. This polymorphism led to different cultural interpretations (Delporte 1961; Laville and Rigaud 1973; Rigaud 1982, 1988; David 1985). Until now, only two main hypotheses have dominated the discussions, but decisive arguments were never brought to support one or the other. The first one is based on “l’Abri Pataud” stratigraphy and considers that both noaillian and rayssian phases constitute a typological and cultural faciès (the “Noaillian”) distinct of the rest of Perigordian (David 1995 in: Bricker (dir.) 1995 p. 130). The second hypothesis proposes that the differences between the industries reflect functional variability: the fluctuations of Noailles, Raysse burins and abrupt backed points being interpreted as the result of peculiar activities leading to the proliferation of different types of tools (Laville et Rigaud 1973; Rigaud 1982). Recent technological investigations (Klaric 2003) and discoveries on a new Rayssian site, “la Picardie” (Indre-et-Loire, France), invalidate the second hypothesis, promulgate discussions about the first one, and finally lead to proposed new “scenarios” of the interpretation of the Rayssian phase. This new idea proposes it to be a particular “palaeohistorical” episode of Gravettian where traditional Gravette-points are almost, or totally, absent.

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