7 juin 2013
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1145-3370
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2101-0420
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Emmanuel Discamps et al., « Ours, hommes, hyènes : qui a occupé la grotte de Bourdette (Sainte-Colombe-en-Bruilhois, Lot-et-Garonne, France) ? », Paléo, ID : 10.4000/paleo.2320
À côté d’abondants indices d’occupation par l’Ours des cavernes (ossements, griffades, bauges), la grotte de Bourdette a livré les restes d’une vingtaine d’autres espèces ainsi que quelques vestiges lithiques. Une telle association de vestiges est a priori incompatible avec un fonctionnement seul de la grotte comme tanière d’Ours. Pour parvenir à distinguer les différentes occupations de Bourdette, et pour en établir la chronologie, une approche interdisciplinaire est ici développée en incluant l’étude taphonomique des restes osseux, l’analyse typotechnologique des pièces lithiques et la confrontation des différents éléments de chronologie disponibles (biochronologie, datations radiocarbone, attribution chronoculturelle des industries lithiques). À Bourdette se sont succédé ours et hyènes qui ont utilisé la grotte comme tanière et repaire, les dernières y ayant ramené les ossements de leurs proies (essentiellement bovinés et chevaux). Les vestiges lithiques semblent eux provenir de remaniements depuis le plateau, sans qu’aucune réelle occupation humaine du site ne puisse être démontrée. Les éléments de biochronologie et les datations radiocarbone disponibles s’accordent pour placer les occupations du site aux alentours de 40 ka cal. BP. La présence d’ossements d’Ours rongés par les hyènes permet d’affirmer qu’au moins une partie des occupations de la grotte par les ours et les hyènes a été pseudo-contemporaine. À Bourdette, les os sont particulièrement émoussés, possiblement à la suite des circulations ursines (« charriage à sec ») : cette atteinte est si omniprésente qu’elle a considérablement restreint l’étude taphonomique, obligeant à reconsidérer les critères classiquement utilisés en taphonomie osseuse.