16 août 2022
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Thibault Morala, « Approche expérimentale et fonctionnelle de la production du feu avec un sulfure de fer au Paléolithique supérieur ancien : exploration tracéologique de l’industrie lithique de l’archéoséquence du Flageolet I (Bézenac, Dordogne, France). Perspectives diachroniques », Paléo, ID : 10.4000/paleo.6352
Si l’on se réfère aux nombreuses traces de combustion en contexte archéologique, l’usage récurrent du feu au Paléolithique supérieur en Europe ne fait nul doute. Pourtant, et ce malgré les récentes avancées obtenues par la tracéologie lithique concernant les périodes antérieures ou postérieures, les procédés de production du feu employés au Paléolithique supérieur demeurent à ce jour quasiment inconnus. Après avoir exploré et évalué par l’expérimentation le succès de diverses modalités de contact pyrogène entre un sulfure de fer et diverses pièces lithiques et après avoir réalisé l’étude tracéologique de ces dernières, nous nous sommes concentrés sur la recherche systématique de telles traces sur l’industrie lithique de toute l’archéoséquence du Flageolet I (Bézenac, Dordogne, France). Les niveaux, d’un Aurignacien relativement ancien aux phases moyennes et récentes du Gravettien (d’après les dates radiocarbone : Rigaud et al. 1996), ont livré une quinzaine de pièces portant les caractères macroscopiques et microscopiques d’un contact tangentiel avec un sulfure de fer (e.g. pyrite ou marcasite), le plus souvent percussif. À l’échelle microscopique, les striations caractéristiques observées ont des orientations récurrentes, généralement parallèles à l’axe d’allongement des pièces, et cohérentes avec un usage en briquet, permettant d’écarter une origine taphonomique. L’ensemble des stigmates macro- et microscopiques, leurs localisations sur la pièce et relativement les uns aux autres, la morphologie et le gabarit des pièces nous permettent, par comparaison avec un référentiel expérimental sur mesure et au vu des données déjà disponibles dans la littérature, de proposer pour chaque zone utilisée un mode de fonctionnement. En ressort une grande diversité des supports employés comme briquets, de leur durée d’usage mais aussi des modalités de contact avec le sulfure de fer, que nous comparons aux quelques exemples recensés pour le Paléolithique supérieur et les périodes qui l’encadrent.