« Colore le monde ». Le rôle de la couleur dans le dispositif pariétal de la grotte de Combarelles I (Les Eyzies, Dordogne)

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16 août 2022

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Elena Paillet et al., « « Colore le monde ». Le rôle de la couleur dans le dispositif pariétal de la grotte de Combarelles I (Les Eyzies, Dordogne) », Paléo, ID : 10.4000/paleo.6404


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La grotte des Combarelles I (Les Eyzies, Dordogne) est connue pour la densité et la diversité de son dispositif gravé magdalénien, véritable palimpseste de chevaux, bisons, rennes, mammouths, qui orne près de 500 m² de parois. Mais au cœur de ce décor exceptionnel se logent de nombreuses traces colorées, essentiellement noires, qu’une mauvaise conservation a rendues peu lisibles.Mettant à profit les moyens actuels de traitement des images, nous avons réalisé un nouvel inventaire à vocation exhaustive de ces traces colorées présentes tout au long du parcours souterrain. La quantité des traces observées a suscité une réflexion générale sur la place de ce décor spécifique au sein du dispositif pariétal gravé. Nous avons ainsi mis en évidence différentes façons de « mettre en couleur » : taches isolées, représentations figuratives dessinées ou mixtes… Nous avons également noté l’existence de très nombreuses traces, plutôt discrètes, qui rehaussent ou marquent les gravures animales. Réalisées pour la plupart avant les gravures, elles ébauchent la figure tout en insistant sur certains détails essentiels à la matérialisation de l’animal. Nous avons enfin remarqué de nombreux ensembles linéaires, évoquant des lignes dorsales, comme autant d’échos aux nombreuses files d’animaux gravés.À travers cette nouvelle vision de l’art pariétal des Combarelles I, nous espérons approcher le mieux possible les processus conceptuels et symboliques des artistes, notamment par le rapport intime qu’ils entretiennent aux parois et à la morphologie de la cavité.

The Combarelles I cave (Les-Eyzies, Dordogne) is known for the quality of its Magdalenian engravings, a complex superimposition of horses, bison, reindeers and mammoths which covers nearly 500 m² of walls. But at the heart of this exceptional assemblage there are many colored traces, mainly black, which a poor conservation has made difficult to read.Through the use of modern technology on images, we have carried out a new exhaustive inventory of these colored traces present all along gallery. The number of traces observed led to a general wondering on the place of this specific decoration within the engraved parietal device. We have considered different ways of « coloring »: isolated spots, drawn or mixed figurative representations... We have also observed the existence of many traces, discreet in themselves, which enhance the animal engravings. Most of them were made before the engravings and they outline the figure while emphasizing essential details to the materialization of the figure. We also noticed many linear patterns, evoking dorsal lines, like so many echoes of the many lines of engraved animals.Through this new vision of cave art from Combarelles I, we hope to approach as best as possible the conceptual and symbolic processes of the artists, in particular through the close link with the walls and the morphology of the cavity.

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