Économies littorales au Paléolithique récent dans le Sud-Ouest européen : un état de la question

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16 août 2022

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Jean-Marc Pétillon, « Économies littorales au Paléolithique récent dans le Sud-Ouest européen : un état de la question », Paléo, ID : 10.4000/paleo.6785


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Un bilan des données archéologiques concernant l’exploitation du littoral dans le Paléolithique récent européen est dressé, afin de déterminer si ces données permettent d’envisager l’existence de sociétés correspondant au modèle des chasseurs-collecteurs stockeurs littoraux proposé par A. Testart. La hausse du niveau marin depuis cette époque a détruit ou englouti les sites côtiers et ne laisse subsister que des indices indirects. De l’Aurignacien au début du Magdalénien (40-20 cal ka BP), le littoral était fréquenté, comme il l’a sans doute été de tout temps, et ses ressources pouvaient être exploitées – en particulier les mollusques, pour la parure et plus rarement comme nourriture. Au Magdalénien moyen et récent (19-14 cal ka BP), soit après le Dernier Maximum glaciaire, les indices d’exploitation des ressources littorales s’enrichissent et se diversifient : utilisation alimentaire des mollusques sur les côtes ibériques ; usage de leurs coquilles pour la fabrication de parures ; usage des dents et os de cétacé pour la fabrication d’objets ; exploitation d’autres ressources marines (poissons, oiseaux, phoques). Cet enrichissement ne semble pas être un artefact lié à la composition de notre corpus ; il pourrait refléter le développement, au moins dans une partie de la péninsule Ibérique, de stratégies économiques adaptées au littoral et se développant le long d’une étroite bande côtière. Mais nous ignorons quelle était alors l’abondance de certaines ressources (saumons, mammifères marins) fondamentales pour le système « sédentaire stockeur littoral » ; nous ignorons si des techniques de capture des cétacés pouvaient exister ; et nous n’avons pas de données pour discuter de l’existence de pratiques de stockage à grande échelle des ressources marines. Nous ne pouvons donc pas affirmer que les conditions du système « sédentaire stockeur littoral » étaient réunies, et les quelques indices disponibles plaident plutôt dans l’autre sens. Des projets en cours, et l’application de certaines méthodes d’analyse, pourraient apporter de nouveaux arguments au débat.

This article provides a summary of the archeological evidence regarding the exploitation of seashore resources in the European Late Paleolithic, in order to assess if this evidence can point to the existence of societies corresponding to the “storing, seashore hunter-gatherers” as defined by A. Testart. The rise in sea level since that period destroyed or flooded the coastal sites, leaving us with indirect evidence only. From the Aurignacian to the beginning of the Magdalenian (40-20 cal ka BP), the seashore was frequented, as it probably was at all periods, and its resources could be exploited—especially mollusks, as personal ornaments and, less frequently, as food. In the Middle and Late Magdalenian (19-14 cal ka BP), i.e., after the Last Glacial Maximum, the evidence for the exploitation of seashore resources becomes richer and more frequent: it includes the alimentary use of mollusks on the Iberian coasts; the use of their shells as personal ornaments; the use of the teeth and bones from cetaceans for the manufacture of objects; and the exploitation of other marine resources (marine fish, seabirds, seals). This enrichment does not seem to be a bias caused by the composition of our archeological record; it could indicate the development, at least on the coastal strip of one part of the Iberian Peninsula, of economic strategies adapted to the seashore. But we do not know how abundant were certain resources crucial for the “storing hunter-gatherer system” (i.e., salmons and sea mammals); we do not know if techniques for the active captures of cetaceans did exist; and we have no data to discuss the existence of practices of large-scale storage of marine resources. We thus cannot conclude that the conditions for the “seashore storing sedentism” were met, and the little available evidence would rather point to the opposite conclusion. Several projects in progress, and a more widespread use of certain analytical techniques, might further fuel the debate.

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