Quels facteurs favorisent la traduction des livres de sciences humaines ?

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30 octobre 2019

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Gisèle Sapiro, « Quels facteurs favorisent la traduction des livres de sciences humaines ? », Palimpsestes, ID : 10.4000/palimpsestes.3827


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La circulation internationale des idées dépend d’une série de facteurs sociaux et de l’action d’intermédiaires, comme l’a pointé Bourdieu. La circulation de livres de sciences humaines et sociales en traduction offre un site pertinent d’observation des échanges intellectuels entre cultures. Quels ouvrages de sciences humaines et sociales sont traduits, et pourquoi ? Cet article propose un cadre général des facteurs déterminant la traduction d’ouvrages de sciences humaines et sociales et de leurs canaux de circulation. Six ensembles de facteurs sont analysés : 1) les rapports de force entre langues, cultures et traditions nationales disciplinaires ; 2) le capital symbolique et autres propriétés de l’auteur ; 3) les propriétés du livre ; 4) le capital symbolique de la maison d’édition ; 5) les réseaux éditoriaux et académiques ; 6) les aides à la traduction. Certains de ces facteurs sont spécifiques à cette catégorie d’ouvrages ; d’autres sont caractéristiques des traductions « haut de gamme » au pôle de production restreinte du champ éditorial ; d’autres encore découlent des rapports de force qui structurent le marché mondial du livre. Ce cadre s’appuie sur une étude empirique des circulations entre le français et l’anglais à l’ère de la mondialisation, combinant méthodes quantitatives et qualitatives. Au cours de cette période, les États-Unis sont devenus hégémoniques dans beaucoup de domaines, marché du livre inclus, quand l’hégémonie française déclinait, sans pour autant perdre entièrement son capital symbolique dans le domaine des sciences humaines et sociales.

The international circulation of ideas depends on a series of social factors and on the action of intermediaries, as Bourdieu pointed out. The circulation of scholarly books in translation offers a relevant site for the observation of intellectual exchanges across cultures. What academic books are translated and why? This paper proposes a general framework of factors that determine the translation of scholarly books and their circulation channels. Six sets of factors are analyzed: 1) power relations between languages, cultures and traditions; 2) symbolic capital and other properties of the author (gender, academic position, social capital); 3) properties of the book (content, form, length, “packaging”); 4) symbolic capital of the publisher(s); 5) networks (editorial and academic); 6) funding (private and public). Some of them are specific to this category of books, others are characteristic of upmarket translations, others derive more generally from the power relations structuring the global book market. This framework is grounded in an empirical study of the cross-circulation of scholarlybooks between French and English in the era of globalization, mixing quantitative and qualitative methods. In this period, the United States became hegemonic in many domains, including the book market, while the French hegemony declined, without however losing its symbolic capital in the area of the field of social sciences and humanities.

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