30 septembre 2012
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Marie Nadia Karsky, « Traduire la violence de King Lear », Palimpsestes, ID : 10.4000/palimpsestes.500
King Lear, tragédie d’une grande violence tant par son sujet et les thèmes abordés que par son lexique et sa prosodie, s’appuie sur un système de reprises lexicales, de termes ambivalents, de métaphores filées et de ruptures rythmiques et syntaxiques qui sont autant de facteurs de cohésion au sein du texte. La cohérence textuelle et théâtrale qui en découle ouvre sur des possibilités de jeu mettant en œuvre le corps de l’acteur tant du point de vue du geste que de la diction. Cette cohérence est-elle préservée lorsque la pièce King Lear est traduite ? Les trois traductions étudiées, celle d’Yves Bonnefoy, de Jean-Michel Déprats et de Pascal Collin, toutes mises en scène, produisent chacune à son tour une cohérence thématique et théâtrale voisine de celle du texte source, mais qui se forme par le biais de moyens de cohésion différents. Ainsi, Collin rend-il la violence de la pièce en partie par le recours à la modernité lexicale, tandis que Bonnefoy privilégie la recherche d’une forme poétique qui puisse faire écho à la concentration du vers shakespearien. Déprats, enfin, met l’accent sur le relief rythmique et sémantique de la langue de Shakespeare. On se penchera donc sur les moyens de cohésion stylistique dont se servent les trois traducteurs, afin d’étudier la cohérence textuelle et théâtrale qui en découle dans chacune des traductions.