2 octobre 2020
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1148-8158
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2109-943X
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Ludivine Bouton-Kelly, « La traduction au brouillon : une écriture à l’ouvrage », Palimpsestes, ID : 10.4000/palimpsestes.6072
L’attention que l’on porte aux manuscrits des écrivains diffère de celle que l’on accorde aux brouillons de traduction. Le traducteur travaille et retravaille son texte afin de n’en publier qu’une seule version, celle à laquelle il aboutit en dernier, toutes les étapes intermédiaires étant considérées comme nécessaires mais sans grand intérêt. Il semblerait que les manuscrits des écrivains donnent à voir l’élaboration d’une écriture, la construction d’une œuvre, alors que les brouillons de traduction ne constituent qu’une série de versions erronées dont les corrections successives n’intéressent pas la critique. Or les brouillons de traduction servent aussi l’interprétation d’une œuvre, et apportent à la traductologie des éléments clés sur les liens entre pratique et théorie. C’est ce que je montre dans cet article en prenant pour exemples mes propres brouillons de traduction du premier roman de Flann O’Brien, At Swim-Two-Birds. Consignés dans des carnets et partiellement reproduits dans ma thèse, ces brouillons révèlent différents états du texte traduit, résultat d’un travail expérimental qui rend compte de mes trouvailles comme de mes errances.