8 février 2021
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Hoshino Yuji 星野裕司, « Le projet de paysage comme dispositif d’éveil et de prise de conscience du risque », Projets de paysage, ID : 10.4000/paysage.13857
Les grands travaux publics d’aménagement de lutte contre les catastrophes sont très souvent conçus d’un point de vue strictement technique, transformant radicalement des paysages en réponse à un niveau de risque maximal, sans prendre en compte leur potentielle valeur sociale et socialisante pour les populations locales qu’ils visent à protéger. Cet article présente l’hypothèse selon laquelle une approche paysagère permet de concevoir des aménagements alternatifs répondant à un ensemble de problématiques plus complexes qui dépassent largement la simple question technique. À l’heure de l’Anthropocène où l’impact de l’humanité sur les écosystèmes terrestres est devenu le moteur des évolutions environnementales, il apparaît important que des projets d’aménagement portés par la puissance publique puissent servir de support pour (re)construire de nouvelles relations entre milieux et société. Il s’agit notamment de nourrir une sensibilité indispensable envers la nature et de servir à l’éveil d’une conscience de « ce qui est durable ». Pour cela, le paysagiste doit déplacer les fondements théoriques de son approche en mettant en avant une « esthétique de l’engagement » à la place d’une « esthétique du détachement ». Deux aménagements réalisés afin de lutter contre les inondations dans l’île de Kyūshū au Japon, auxquels l’auteur a participé en tant que paysagiste, servent de support à la réflexion.