Gregorio de los Ríos at the Casa del Campo

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30 mai 2021

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Catherine Chomarat-Ruiz, « Gregorio de los Ríos at the Casa del Campo », Projets de paysage, ID : 10.4000/paysage.18189


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Résumé En Fr

Gregorio de los Ríos publishes his Agricultura de jardines in 1592. The book ambition seems as humble as his author. Gregorio de los Ríos is the Philippe II chaplain and gardener, in the Casa del Campo, in the south east of Madrid. The book presents to the landlords the principles of the « good management » of flower garden. He explains how designing gardens plan and how selecting the plants. This document remains remarkable. It is one of the first European treaties, which by distinguishing the amenity gardens from the nutritive gardens and the botanic gardens, applies the agricultural practices of Ibn Wafid and Abu Zacharia to gardens with aesthetical purposes. Dedicated to landlords and not to erudite, renowned botanists or apothecaries, the Agricultura de jardines is written in Castilian. By selecting this idiom, he contributes to the political unity of Spain and its Empire. He inaugurates a knowledge in which the observation of the nature gives way to the experimentation. All the author savoir-faire—water management, soil enrichment, grafting, etc—is ruled by the experiences, recorded under protocol and results. Furthermore, he confers to pleasure gardens a metaphysical dimension. Giving grace to the beauty of the nature given by God pagans and Christians would have understood this objective of an art which gives sense to human being. With Gregorio de los Ríos’ work, neglected by the historians, it is the Spanish influence on flower gardens, that we aim to question, from an aesthetical, political, scientific and metaphysical point of view.

Gregorio de los Ríos publie son Agriculture des jardins en 1592. L’ambition de cet ouvrage paraît aussi modeste que son auteur. Ce dernier est chapelain et jardinier de Philippe II, attaché à la Casa del Campo, au sud-est de Madrid. L’ouvrage expose aux propriétaires les principes du « bon gouvernement » des jardins d’ornement. Il explique comment concevoir le plan des jardins et choisir les plantes. Cet écrit n’en demeure pas moins remarquable. C’est un des premiers traités européens qui, en distinguant les jardins dédiés aux aménités des jardins nourriciers et des jardins botaniques, applique le savoir-faire agricole hérité d’Ibn Wafid et d’Abu Zacharia à des jardins dont la finalité est esthétique. Destiné aux propriétaires et non aux érudits, grands botanistes ou fins apothicaires, l’Agriculture des jardins est écrit en castillan. En choisissant cet idiome, il participe de l’unité politique de l’Espagne et de son Empire. Il inaugure en outre un savoir où l’observation de la nature cède le pas à l’expérimentation. Tout le savoir-faire de notre auteur – gestion de l’eau, amendement du sol, greffe, etc. – procède d’expériences dont il consigne protocole et résultat. Enfin, il confère au jardin d’agrément une portée métaphysique. Rendre grâce à la beauté dont Dieu a paré la nature... Bon nombre de païens et de chrétiens auraient compris cette finalité d’un art qui donne sens à l’existence humaine. À partir de l’œuvre de Gregorio de los Ríos, méconnue des historiens, c’est donc l’influence espagnole en matière de jardin d’ornement que nous interrogerons, d’un point de vue esthétique, politique scientifique et métaphysique.

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