29 septembre 2021
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Anourak Visouthivong, « Comment agir au cœur d’un paysage fluvial en mutation ? », Projets de paysage, ID : 10.4000/paysage.20579
L’archipel de Siphandone est un ensemble d’îles fluviales établies sur le cours inférieur du Mékong à la frontière lao-cambodgienne. Au cœur d’enjeux économiques et bioclimatiques des réseaux fluviaux de l’Himalaya, les projets internationaux – par exemple faire de la région la « batterie de l’Asie du Sud-Est » – ont des effets sur le fleuve, ses ressources, son paysage. Si ces initiatives multiscalaires et top down renvoient à une conception du paysage « à l’occidentale » (Gauché, 2015), n’y a-t-il pas là un risque de marginaliser une cosmologie, celle des Lao Loum ? Sur un territoire où la vie quotidienne a pu être fortement contrainte, notamment par le milieu (Sayarath, 2014), comment les riverains à l’échelle villageoise et supravillageoise pourraient-ils réagir face à ces mutations ? Une manière indirecte de répondre à la question et, à partir d’une recherche bibliographique et webographique, d’une enquête de terrain et d’entretiens exploratoires, l’article propose d’abord d’étudier l’une des premières formes d’organisation commune, à savoir le langage, en se focalisant sur la signification du mot « paysage ». Puis, les pratiques paysagères de cette « civilisation du végétal » (Vidal, 2017) seront mises en lumière afin d’éprouver les trois notions – le paysage, le politique et le temps. Au rythme de la mousson et des relations aux génies du fleuve, les négociations supravillageoises des Lao Loum avec le fleuve-jardin seront considérées comme une action collective, soit l’expression d’un quotidien, une déconstruction de moments du paysage lao dans le « présent épais » (Zitouni, 2019).