La figure paysagère du col de montagne au double prisme des pratiques cyclotouristiques et de trekking : expériences, imaginaires et fonctions symboliques

Résumé Fr En

Suivant une analyse comparée, l’article explore les pratiques et les représentations associées à la figure paysagère du col de montagne chez deux catégories de pratiquants, cyclotouristes et trekkeurs. Avec des outils d’enquête différenciés selon les particularités du terrain, des acteurs et de leurs modalités d’effectuation, les auteurs couplent l’approche qualitative (entretiens) avec le traitement systématisé d’un volet de l’enquête constitué d’un important corpus de récits cyclotouristiques. Pour ce faire, deux organisations de pratiquants constituent le socle de l’analyse. Cette contribution interdisciplinaire et exploratoire tend à démontrer que, quoiqu’il semble absent au premier abord de bien des récits, le paysage du col imprime les témoignages d’une présence complexe. En effet, l’a priori esthétique classique faisant du col le seul lieu de la contemplation passive est concurrencé par l’expression de relations au col plus extensives et actives. Loin d’un modèle paysager stabilisé du col qui s’imposerait, l’article discute donc plusieurs hypothèses qui, in fine, mettent sur la piste de pratiques, de perceptions, d’émotions et de représentations paysagères multiples. Elles attestent de la polysémie de la notion même de paysage, dans ses saisies pratique comme analytique.

Following a comparative analysis, the article explores the practices and representations associated with mountain pass landscapes among the communities of cyclists and trekkers. Using different survey methods according to the specificities of the field and of the cyclists and trekkers, the authors have combined a qualitative approach (interviews) with a systematised processing of a part of the survey involving a large corpus of basic material in the study composed of cycling accounts provided by two cycling organisations. This interdisciplinary and exploratory study indicates that although the mountain pass landscape seems at first sight to be absent from many of the accounts, the testimonies are permeated with a complex presence. The classical aesthetic preconception of the mountain pass as a place of passive contemplation is challenged by the expression of more extensive and active relationships with it. Far from referring to a stabilised representation of the mountain pass landscape, the article discusses several hypotheses which finally identify multiple practices, perceptions, emotions, and representations associated with the landscape. These bear witness to the polysemy of the very notion of the landscape in its practical and analytical dimensions.