29 avril 2020
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1969-6124
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Frédéric Bœuf et al., « L’arbre au cœur du paysage urbain : symbole ou action militante ? », Projets de paysage, ID : 10.4000/paysage.6086
Ces dernières années, la nature en ville est devenue une des grandes thématiques traitées au sein de la communauté scientifique. L’arbre est alors devenu le symbole du paysage urbain naturel, car c’est un élément visible, remarqué et fortement symbolique. Il est aujourd’hui de plus en plus placé au cœur des projets d’aménagement urbain. L’arbre cristalliserait tous les questionnements posés au paysage urbain par les aménageurs de la ville. De fait, par la suppression ou la conservation de plantations existantes, le projet d’aménagement peut radicalement changer et marquer le paysage de la ville.À partir de notre expérience professionnelle en tant qu’architectes-paysagistes, nous analysons la place effective de l’arbre dans le paysage urbain, au-delà des discours officiels, des pratiques habituelles qui ne sont pas toujours compatibles, voire même parfois contradictoires, avec les injonctions écologiques. Il s’agit de mettre en évidence les jeux d’acteurs complexes au sein de l’aménagement et de la construction de ce paysage, et, à partir de trois exemples, nous analysons comment le paysage « naturel » en ville est un espace fabriqué par les projets d’aménagement, l’arbre en étant une clé de lecture. Ce propos est l’occasion de remettre en question la vision de l’arbre comme patrimoine et symbole du paysage urbain ; cette vision est souvent sublimée (par les acteurs associatifs notamment) ou à l’inverse négligée (par les aménageurs). Notre position d’acteurs nous permet d’exposer les différents leviers d’action existants, et de mettre en avant la question du temps, fondamental pour le monde du vivant.