28 juillet 2016
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Lucile Encrevé, « Le textile derrière la grille : une abstraction impure ? », Perspective, ID : 10.4000/perspective.6440
Rapprocher la grille peinte et dessinée du textile (structure, matière et motifs) permet de comprendre cet outil de prédilection de l’abstraction, du début du xxe siècle à aujourd’hui, comme l’image d’une forme originelle, celle produite dès le néolithique par le tissage, point de départ de tout art pour Gottfried Semper. Dans cette forme première, apparemment détachée du réel (pure visibilité), se révèle paradoxalement, à travers le lien au textile, la présence d’un corps (impure tactilité) – corps qui fait l’œuvre, reprenant un geste ancestral, artisanal et souvent féminin (maternel), corps de l’œuvre (sa matérialité), corps qui pourrait s’y inscrire (la grille comme espace de transfert, d’apparition, d’évocation et d’incarnation, mais aussi comme interdit). Ce dialogue avec le textile invite ainsi à une nouvelle lecture de la grille révélant, abstraite et impure, sa dimension mémorielle.