21 mars 2020
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Mathieu FRÈREJOUAN, « Délire, croyance et non-sens », Philonsorbonne, ID : 10.4000/philonsorbonne.1512
Un débat récurrent en philosophie de l’esprit est de savoir comment le délire, tel qu’il est décrit dans le Syndrome de Capgras, peut être considéré comme une « croyance », alors même qu’il contredit nos normes de rationalité. Notre propos dans cet article sera de montrer, à partir des derniers écrits de Wittgenstein, que si le délire est contraire à ce qui est certain, alors il ne doit pas être considéré comme une croyance mais comme un non-sens. Cependant, cela ne signifie nullement, comme on le croit parfois, que l’on doive alors réduire le délire à un simple « acte de langage vide ». En effet, si l’on ne peut dire du sujet délirant qu’il « croit ce qu’il dit », il n’en reste pas moins que, piégé par l’illusion grammaticale constitutive du non-sens, il peut « croire qu’il croit ce qu’il dit ». Et c’est précisément cette illusion consistant à « croire que l’on croit » qui distingue le délire de l’acte de langage vide et lui confère l’apparence d’une croyance authentique.