Les athéismes de Bion de Borysthène

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20 novembre 2018

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Bion de Borysthène, qui a fréquenté l’école académicienne (Xénocrate), cynique (Cratès) et cyrénaïque (Théodore), ne faisait pas partie des listes traditionnelles d’athées en circulation dans l’Antiquité, mais on lui attribue pourtant la formule athée d’après laquelle « il n’y a pas de dieux » (Diogène Laërce, IV, 55). L’examen des témoignages montre qu’il pouvait être qualifié d’athée à deux niveaux. Tout d’abord, aussi bien au niveau théorique que pratique, il adoptait une attitude très critique à l’égard des pratiques religieuses et des récits mythiques traditionnels dont il mettait en valeur les contradictions et plus largement contestait la partition du réel entre sacré et profane (Sénèque, Des bienfaits, VII 7, 1-2). Par ailleurs, Bion s’est également opposé à la théologie philosophique épicurienne et, en particulier, à son anthropomorphisme. Il s’appuyait, entre autres, sur une thèse (« chaque genre de vivants a une forme particulière dans son genre particulier », Démétrius Lacon, De la forme du dieu, XIX, 13), compatible avec l’épicurisme. Pour cette raison, Démétrius Lacon entreprit d’y répondre en montrant que cette prémisse, pouvant aussi servir à contester les théologies astrales (platoniciennes ou stoïciennes), ne vaut que pour les êtres accessibles par la sensation, ce qui n’est pas le cas des dieux. Cette polémique, dont l’enjeu est la limite de l’application du principe d’isonomie, a laissé des traces jusque dans le De signis de Philodème.

Bio of Borysthenes, who attended the Academy (Xenocrates) and also the Cynic (Crates) and Cyrenaic schools (Theodorus) was not included in the atheists’ traditional lists in circulation in Antiquity, but the atheistic formula according to which “there are no gods” (D. L. IV, 55) is attributed to him. The review of the fragments shows that he could be qualified as atheist on two levels. First of all, he adopted a very critical approach towards the religious practices and the traditional mythical narratives, by highlighting their contradictions and more widely he disputed the division of the reality between sacred and profane (Seneca, De Beneficiis, VII 7, 1-2). Besides, Bio also opposed the philosophic epicurean theology and, particularly, its anthropomorphism. He relied, among others, on a proposition (“every kind of living being has a particular shape in its particular kind”, Demetrius Laco, On the shape of the god, XIX, 13), compatible with the Epicureanism. Accordingly, Demetrius Laco undertook to answer by showing that this premise, which is also able to refute the astral theologies (Platonists or Stoics), applies only to the beings accessible through the senses, which is not the case of the gods. This debate, whose issue is the limit of the application of the isonomy principle, left its mark in Philodemus De Signis.

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