20 novembre 2018
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Isabelle Koch, « Le propylée et la statue », Philosophie antique, ID : 10.4000/philosant.816
L’interprétation de l’Antiquité gréco-latine que Michel Foucault développe dans ses derniers ouvrages publiés et ses derniers cours au Collège de France fait peu de place au néoplatonisme. L’Herméneutique du sujet, seul texte où il en soit question avec quelque attention, le présente comme un simple prolongement de la philosophie de Platon, relevant du « modèle platonicien » du souci de soi, que Foucault confronte aux modèles hellénistico-romain et chrétien. Pourtant, c’est chez les commentateurs néoplatoniciens de l’Alcibiade que Foucault trouve certaines distinctions, en particulier entre « politique » et « cathartique », qui fondent la construction de ces trois modèles et leur articulation. Ce rôle architectonique des néoplatoniciens tardifs, par ailleurs, va de pair avec l’absence quasi totale d’un autre néoplatonisme, celui de Plotin, qui pourtant semblerait à première vue mieux trouver sa place dans une approche placée sous le signe des « exercices spirituels ». Le traitement du néoplatonisme est par là symptomatique de la lecture foucaldienne de l’histoire de la philosophie antique, qui se construit tout autant par ses exclusions que par ses focalisations.