La créolité et les Juifs de la Martinique

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22 septembre 2011

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William F.S. Miles, « La créolité et les Juifs de la Martinique », Pouvoirs dans la Caraïbe, ID : 10.4000/plc.823


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L’affaire Dieudonné-Confiant de juin 2005 est révélatrice d’une ambiguïté dans le discours de la créolité à la Martinique : d’un côté, la volonté d’assumer entièrement l’éventail des différents composants ethniques de son passé (et non seulement l’héritage africain de la négritude) ; d’un autre côté, la non-reconnaissance de son constituant juif rétabli en son sein. De l’Ancien Régime jusqu’à l’installation de l’Association Cultuelle Israélite de la Martinique (A.C.I.M.) dans les années 1970, les Juifs ont vécu le refuge, l’expulsion, la persécution, et le renouveau. L’attitude à l’égard du Juif dans la société martiniquaise contemporaine est mitigée, allant de la critique acerbe liée aux intifadas à la sympathie de certains comme Aimé Césaire. Tant que la Martinique ne considérera pas la communauté juive comme une couche intégrante de son multiculturalisme identitaire, tant que les Juifs eux-mêmes ne surmonteront pas leur réticence à assumer la réalité de leur présence géographique, la créolité martiniquaise tant claironnée restera incomplète.

In 2005-6 controversy broke out in Martinique and France when a French West Indian author of note came to the defense of an Afro-French comedian accused of anti-Semitism. The matter brought to the fore an ambiguity within the discourse of créolité. On the one hand, créolistes claim to embrace the entire ethnic gamut of Martinique’s past to construct an inclusive and unique identity (and not one based principally on the African heritage, as with négritude). On the other hand, there is reluctance to accept the Jewish component that has reestablished itself on the island. From the Ancien Régime to the formation of the Martinican Jewish community center in the 1970s, Jews have experienced asylum, expulsion, persecution, and revival. Perceptions of the Jew in Martinican society are mixed, ranging from criticism triggered by the Intifadas to sympathy expressed by Aimé Césaire and others. Until Martinique assumes the Jewish community within her sense of multicultural identity, and the Jews themselves overcome their reticence to assume their geographical presence, the much-heralded creolité of Martinique will remain incomplete.

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