7 décembre 2021
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Gérard Sauzade, « The collective burials of Provence in the long term », Préhistoires méditerranéennes, ID : 10.4000/pm.3074
Les cavités naturelles, les dolmens et les hypogées constituent les trois principales catégories de tombes abritant des sépultures collectives. Le choix de cavités naturelles à espace restreint découle des règles de gestion des morts qui prévalent également dans les dolmens et dans la plupart des hypogées. Certains caractères originaux des dolmens provençaux, le même mobilier qu’ils partagent avec les autres types de tombe et leur diffusion limitée à certains territoires, plaident en faveur de la réalisation de ces tombes par les populations locales sous l’influence d’une idéologie exogène. Le nombre important d’individus déposés dans les hypogées, l’intégralité préservée des squelettes et un mobilier très abondant, distinguent certaines de ces tombes des autres catégories et amène à penser à une gestion où l’attention est davantage portée à l’individu qu’au groupe. Appréhender les multiples facettes du fonctionnement des sépultures collectives dans le temps n’est pas une tâche aisée. Il faut avoir à sa disposition un panel d’exemples de sites funéraires issues de fouilles méthodiques et bien documentées pour tenter une approche rationnelle des pratiques funéraires. La Provence bénéficie de quelques cas récents ou assez récents de fouilles de sépultures collectives tant en abri, qu’en hypogée ou en dolmen, utilisées à différentes périodes du Néolithique. Ils ont livré un ensemble d’informations permettant de cerner certains aspects des systèmes de gestion sépulcraux. C’est ainsi que bénéficiant de datations radiocarbone récentes il a pu être identifié dans des sépultures de périodes différentes des caractères permanents liés à la structuration de l’espace et à la codification de certaines règles de fonctionnement, des variantes à ces règles et à leur relâchement dans la phase récente du Néolithique final. À la fin de cette période également, les espaces encore plus restreints que présentent les nouvelles formes d’architectures tendent à une gestion réduite du nombre des inhumés. L’architecture non structurée des tumulus provençaux représente l’ultime évolution des tombes bâties. Ces sépultures ne semblent plus conçues pour recevoir plusieurs individus mais pour un seul, même si par la suite, bien souvent, d’autres individus y ont été inhumés.