Pratiques alimentaires au Bronze ancien en Auvergne : Essai de restitution par l’analyse isotopique

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3 avril 2014

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Estelle Herrscher et al., « Pratiques alimentaires au Bronze ancien en Auvergne : Essai de restitution par l’analyse isotopique », Préhistoires méditerranéennes, ID : 10.4000/pm.782


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Les modifications, relatives aux systèmes de production et à l’apparition d’une hiérarchisation sociale, attestées dès le Bronze ancien en Europe occidentale, ne semblent pas apparaître de façon linéaire mais plutôt selon des stratégies régionales. Ces faits sont notamment illustrés sur le site de Chantemerle, à Gerzat (ca. 2300-1600 BC cal.) dont les fouilles ont révélé une affirmation du statut de l’individu dans la mort associée à une répartition sexuelle et sociale des sujets et des biens accompagnant les défunts au sein de l’espace funéraire. Ces différentes observations archéo-anthroplogiques ont permis de proposer l’hypothèse de l’existence d’une société hiérarchisée au Bronze ancien à Gerzat. À partir de cette population, notre étude a pour objectif de cerner la variabilité des choix alimentaires et d’analyser les relations entre la hiérarchisation sociale apparente et la gestion/distribution des ressources alimentaires. Pour cela, des dosages isotopiques (δ13C, δ15N) ont été réalisés sur le collagène osseux de 49 sujets humains. L’écosystème local a été caractérisé isotopiquement à partir d’un cortège faunique varié constitué de 22 restes osseux contemporains régionalement. L’analyse préliminaire montre une large dispersion des signatures isotopiques que ce soit pour les animaux (δ13C :-21,7 à -19,5‰ ; δ15N : 4,3 à 10,5‰, N = 22) ou les humains (δ13C :-20,5 à -19,2‰, δ15N : 8,8 à 11,7 ‰, N = 49), témoignant de la fréquentation d’environnements isotopiquement variés et/ou d’une alimentation diversifiée. Aucune consommation du millet n’a été observée, autant pour les sujets humains que pour la faune. L’analyse des pratiques alimentaires selon le sexe et l’âge n’atteste pas de différence entre les sujets. Si les pratiques funéraires ne semblent pas être clairement en lien avec des pratiques alimentaires spécifiques, une tendance est observée chez les sujets humains découverts en association avec du mobilier (alène, parure, poignards, etc.) qui pourraient avoir eu un accès plus important aux protéines animales (viande, lait, fromage) relativement aux sujets dont les sépultures sont exemptes de mobilier. Ce travail a été financé par la Fondation Nestlé France et l’INRAP.

Metal exploitation, modifications of the production system and manifestation of a social hierarchy are archaeologically attested during the Early Bronze Age in Western Europe. These social and technical modifications do not seem to appear in a linear way but rather according to regional strategies. Moreover, the subsistence pattern seems mainly turned toward herding and agriculture with a different access to the food items in relation with social and biological criteria. Based on an isotopic approach, the objectives of this research are (1) to characterize the dietary practices of individuals buried in Auvergne region and (2) to evaluate the impact of the local environment on human food choices and the management of these resources. Stable isotopic analyses (δ13C, δ15N) were performed on bone collagens from 49 human individuals and 22 animal remains excavated in three contemporary nearby archaeological sites dated to the Early Bronze Age (ca. 2300-1600 BC cal.): Chantemerle (Puy de Dôme), Orcet/Le Tourteix (Puy de Dôme), and Dallet/Machal (Puy de Dôme). Results show a wide dispersion of both carbon and nitrogen isotopic values for animals (-21.7 to -19.5‰; 4.3 to 10.5‰, n=22) and for nitrogen isotopic values for human individuals (-20.5 to -19.2‰ ; 8.8 to 11.7‰, n=49). These values are in relation either with a varied environment or the consumption of diversified food items. Isotopic data do not show any significant consumption of millet for both animal and human groups whereas its cultivation is attested in Central France during the Bronze Age. For animals, δ15N values of ovicaprid are higher than expected, indicating a probable consumption of specific fodder enriched in 15N. The wide nitrogen isotopic range for humans (3‰) suggest a differential consumption of animal proteins within the group, which should come from the meat and secondary products (milk, cheese) and a differential consumption of the meat of suid, bovid and ovicaprid. The human inter-variability of isotopic ratios has been analyzed according biological and funerary criteria, no significant cluster appears. The apparent social hierarchy of certain subjects buried in pit well-architectured is not expressed either by significant food behaviors. A European comparison allows us to propose regional dietary practices involving a differential consumption of meat proteins according to pastoral and agricultural activities as well as the introduction of the millet crop cultivation. This work was founded Nestlé France Foundation and INRAP.

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