L’émigration des médecins algériens : phénomène normal ou véritable exode ?

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18 janvier 2021

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Ahcene Zehnati, « L’émigration des médecins algériens : phénomène normal ou véritable exode ? », International Development Policy | Revue internationale de politique de développement, ID : 10.4000/poldev.4432


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L’objet de cet article est de tenter d’appréhender le phénomène de la migration médicale que connaît l’Algérie depuis au moins trois décennies. À partir de différentes sources de données, nous avons calculé des taux d’émigration à l’échelle globale et dans certaines spécialités. Nous nous sommes intéressés également aux niveaux de rémunération des médecins dans le secteur public pour évaluer s’ils sont bien ou mal rémunérés en comparaison avec les cadres du secteur économique et les médecins du secteur privé et ceux exerçant dans certains pays étrangers. D’après nos estimations, l’émigration de médecins algériens ne saurait être considérée comme un véritable exode si l’on s’intéresse à ceux qui ont obtenu leur diplôme en Algérie et exercent en France. Le ratio d’émigration de cette population s’élevait à 8,63 % en 2016. En revanche, si l’on considère le lieu de naissance, celui-ci s’élève à 23,35 %, un taux avoisinant ceux enregistrés par certains pays d’Afrique subsaharienne qui connaissent un exode inquiétant. Des pénuries de médecins menacent certaines spécialités particulièrement touchées par l’émigration à l’instar de la radiologie (24,69 %), de la néphrologie (24,85 %) mais surtout de la psychiatrie (40,27 %). Quels que soient leurs grades, les médecins du secteur public sont relativement mieux rémunérés que les cadres du secteur économique, mais beaucoup moins que les médecins exerçant dans le secteur privé et ceux exerçant dans certains pays étrangers. Le motif financier à lui seul ne peut expliquer la décision de migrer prise par de nombreux médecins algériens. Il y a donc lieu de chercher d’autres mobiles d’émigration.

The purpose of this paper is to explore the phenomenon of medical migration in Algeria for at least three decades. Using different data sources, we have calculated emigration rates on a global scale and in some specialities. We have also looked at the doctor’s salaries in the public sector in order to find out whether they are well or poorly paid in comparison with executives’ managers in the economic sector, private healthcare and those practising in certain foreign countries. According to our estimates, the emigration of Algerian doctors cannot be considered as a real exodus if we look at doctors practising in France who have obtained their diploma in Algeria. The emigration ratio of this population was 8.63% in 2016. Differently, when the place of birth is considered, the estimated emigration ratio was 23.35%; a rate close to those recorded by some Sub-Saharan African countries which are experiencing a worrying exodus. In the future, shortages may concern certain specialities particularly affected by emigration, such as radiology (24.69%), nephrology (24.85%) but above all psychiatry (40.27%). Doctors, whatever their rank, are relatively better paid than executives’ managers in the economic sector, but far from the emoluments in the private sector and those practising in certain foreign countries. Financial motives alone cannot explain the reasons for emigration. It is therefore necessary to look for other reasons that may be strong motives in the emigration decision of Algerian doctors.

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