1 octobre 2022
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Cécile Beaufils, « “I see us from three hundred feet up”: The Eye and the Mind in Enduring Love, Atonement and Machines Like Me », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.10258
Cet article propose d’examiner trois romans écrits par Ian McEwan entre la fin des années 1990 et 2019 (Délire d’amour, Expiation et Une machine comme moi), et la façon dont dans ces textes la représentation des corps est liée à la question du visuel. C’est d’abord l’image des corps qui est envisagée, en ce qu’elle est imprégnée de violence et dominée par la fragmentation, que cette image soit humaine ou non, et qu’elle soit imaginée ou perçue par la réalité matérielle d’un œil ou d’une caméra. La façon dont les corps sont montrés, décrits, mis en avant est ensuite l’objet d’une analyse qui se concentre sur la présence des contraintes et caractéristiques du matériel, selon la définition proposée par Lisa Blackman (celle-ci considère que le corps est un entrelacs qui met en relation cerveau, corps et monde, et donc un procès, « brain–body–world entanglements » [Blackman 28]). On considère ensuite la distinction opérée par McEwan entre optique et vue dans les trois romans, avant d’interroger la façon dont le lien entre les images et le corps met en avant l’intention éthique du romancier britannique. Enfin, c’est le refus de McEwan de mettre en place une stratégie purement esthétisante et qui appartiendrait à l’ère du « post-medium » (Krauss) qui est lu comme une façon d’incarner l’écriture, de l’ancrer dans le corps par le biais du visuel.