27 novembre 2016
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Aurélie Thiria-Meulemans, « To the Revolution and back: Wordsworth’s painful crossings », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.1499
Lorsque Wordsworth traverse la Manche en 1791 pour retourner séjourner en France, il accomplit d’un coup diverses transgressions : il désobéit à ses oncles, compromet son avenir professionnel, et rejoint le camp des idées nouvelles. Contraint de rentrer au pays dans l’espoir de trouver des subsides pour la famille illégitime qu’il vient de fonder dans un nouvel acte transgressif, Wordsworth s’aperçoit bien vite que tout retour n’est que chimère. L’Angleterre qu’il retrouve n’est pas celle qu’il a quittée, Annette est devenue impossible à rejoindre. Le passé et son innocence perdue ne sont pas plus accessibles que ne le sont ses futurs lecteurs qu’il craint de ne pouvoir convaincre dans des vers empreints d’une culpabilité déchirante. Le chemin du retour, vers une forme de paix intérieure et d’appartenance apaisée à la communauté nationale, est pavé pour Wordsworth de doubles, choisis ou reniés. Avec Milton, le poète s’invente un frère, compagnon d’infortune, survivant lui aussi d’une révolution manquée. Avec Robespierre, il trouve un bouc émissaire qu’il charge du poids de sa culpabilité, et dont la mort le libère.