30 novembre 2017
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Hélène Gaillard, « « The Great Figure » : déchiffrer la stase dynamique opérée par William Carlos Williams et Charles Demuth », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.2287
Dans son hommage pictural à « The Great Figure » (1921) composé par son ami William Carlos Williams, Charles Demuth magnifie ce qui est fondamental dans le poème : la stase du regard au cœur du mouvement et du chaos. Si le terme « moving » est en position centrale parmi les treize vers libres de Williams, c’est bien parce que le poème marque l’expérience de « l’immobilité vive » (Barthes 81). Ainsi, la tâche du peintre devant opérer avec l’inertie picturale pour en faire une translation en peinture n’en est que plus complexe. Mais par son recours aux modes futuristes et cubistes, Charles Demuth parvient dans I Saw the Figure 5 in Gold (1928) à transcender la fixité de l’image pour re-présenter cette stase dynamique. Si le 5, ce détail qui attire inopinément l’attention, est « ce hasard qui point » (Barthes 48) le poète dans « The Great Figure », il correspond encore au punctum dans la toile en ce « qu’il part de la scène, comme une flèche, et vient percer » le spectateur (Barthes 49). Prenant pour appui les travaux de Roland Barthes concernant l’immobilité vive, cette étude aura pour objet d’observer les effets communs entre le poème imagiste et la peinture précisionniste, non pas pour leur assigner un nouveau sens, mais pour analyser la nouvelle temporalité insufflée par cette stase dynamique.