30 novembre 2017
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Cet article se concentre sur des lettres et des poèmes de Louis MacNeice (1907-63) qui abordent le musée comme lieu-refuge, de silence et d’immobilité. Des souvenirs du British Museum accumulés dans sa jeunesse jusqu’à ses découvertes des institutions muséales de Grande-Bretagne et des États-Unis, l’article se penche sur quatre poèmes méditant sur l’« immobilité vive » qu’est l’expérience du musée : « Museums » (1933), « The British Museum Reading Room » (1939), « Picture Galleries » (1940), and « The National Gallery » (1945). Ces poèmes sont relus ici en termes d’analyse littéraire, en lien avec l’histoire et la théorie de l’ekphrasis, et la muséologie. Le but que se donne cette analyse est de retracer dans ces références une poétique de l’immobilité et du refuge face aux événements affectant l’individu, tout comme l’ensemble de la société. L’article montre comment MacNeice offre à la fois une critique de l’immobilité engendrée par ce type de retraite hors du monde et une appréciation du lieu-refuge, qui montrent combien le musée était pour lui un trope aux multiples implications et aux multiples échos. Les thèmes qui se dégagent de cette analyse sont ceux des voix silencieuses de l’espace muséal, de la contemplation et de la temporalité de la rencontre ekphrastique, de l’enargeia, et finalement de l’inspiration et de la révélation de la Pentecôte. MacNeice résuma ainsi le sujet, dans le poème « Autumn Sequel, Canto VIII » : « Allons visiter les musées pour échapper à l’homme / et le redécouvrir » (MacNeice 1966, 364, v. 77).