16 octobre 2015
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Sophie Aymes et al., « La transparence », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.273
Désir, rêve ou fantasme, la transparence est peut-être d’abord une aspiration qui porte l’écriture comme la création artistique. Comment ne pas reconnaître dans l’image, mais aussi bien dans le texte, la volonté de donner à voir, de dissiper les brumes de l’habitude, de lever le voile qui rend le monde terne, opaque ou indifférent ? Il n’est pourtant pas rare que ce rêve se brouille au moment du face-à-face avec la page ou la toile – dans l’épreuve des mots, du trait ou de la couleur. Dans les articles qui suivent, force est de constater que de la transparence ne reste bien souvent qu’un souvenir – ou ce qu’on croit être un souvenir –, un idéal mis à mal de façon tantôt grave tantôt ludique. Que la transparence soit d’une certaine façon perdue n’empêche pas que persiste la volonté de faire voir autrement – faute de pouvoir révéler entièrement. Le texte n’est-il pas souvent façonné, orienté ou aimanté par ces moments où quelque chose s’éclaire enfin, fût-ce de façon subreptice et fugitive ?