Transparence et opacité autobiographiques dans deux récits de souvenirs d’enfance catholique : Memories of a Catholic Girlhood de Mary McCarthy (1957) et Little Wilson and Big God d’Anthony Burgess (1987)

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16 octobre 2015

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Aude Haffen, « Transparence et opacité autobiographiques dans deux récits de souvenirs d’enfance catholique : Memories of a Catholic Girlhood de Mary McCarthy (1957) et Little Wilson and Big God d’Anthony Burgess (1987) », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.378


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La transparence autobiographique (confessions chrétiennes augustiniennes ou projet rousseauiste de se montrer sans masque) est désignée comme un idéal illusoire ou un « piège » (P. Forest) par les théoriciens du genre. « Gorgés d’intertextualité » (P. Lejeune), médiatisés par des paradigmes mytho-culturels, les récits autobiographiques modernes sont placés sous le signe des mystifications de la mémoire et d’une construction identitaire dans et par le texte. Cet article compare les stratégies d’écriture à l’œuvre dans deux récits de souvenirs d’enfance et d’adolescence, Memories of a Catholic Girlhood (1957) de Mary McCarthy et Little Wilson and Big God (1987) d’Anthony Burgess. Le noyau thématique commun aux deux récits, la condition d’orphelin, l’éducation catholique et l’apostasie, jette le trouble sur leur visée autobiographique. La pénurie ou l’ambiguïté des traces (notamment des photographies) et les témoignages contradictoires brouillent le pacte de vérité référentielle en créant un vide comblé par les mythes et la fiction, tandis que les motifs de la confession et de l’examen de conscience, omniprésents dans les deux œuvres, mais détournés, subvertis et inversés, mettent en abyme l’acte autobiographique lui-même : chez Burgess comme chez McCarthy, la purification spirituelle et la connaissance de soi viennent buter contre la circularité (inter)textuelle et les apories interprétatives – c’est-à-dire contre l’opacité du signifiant textuel.

Autobiographical transparency (Augustine’s Christian confessions or Rousseau’s pledge to truthfully reveal himself) has been challenged as a delusion or a “trap” (P. Forest) in recent theories of the genre. “Saturated with intertextuality” (P. Lejeune) and mediated through mytho-cultural paradigms, modern autobiographical narratives bear the hallmark of a mystifying memory and an identity constructed only in and through the text. This article compares the writing strategies in two memoirs of childhood and adolescence, Mary McCarthy’s Memories of a Catholic Girlhood (1957) and Anthony Burgess’s Little Wilson and Big God (1987). The thematic core common to the two narratives – orphanhood, a Catholic education and apostasy – blurs and hinders their autobiographical intention. Indeed the lack of factual records, the ambiguous quality of photographic evidence and the contradictory testimonies undermine the truth commitment of the “autobiographical pact”, as the epistemic gaps they leave have to be filled by myth and fiction; besides, the ubiquitous diegetic motifs of confession and examination of conscience are twisted, subverted and turned upside down, thus redoubling the limits and dead-ends of autobiographical writing itself: in both works spiritual purification and self-knowledge are confronted with intertextual circularity and interpretative aporias, i.e. with the opacity of the textual signifier.

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