20 décembre 2018
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Michel Briand, « Écho chez Longus : quelques enjeux esthétiques et éthiques », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.4229
Dans les Pastorales ou Daphnis et Chloé de Longus, Écho joue un rôle crucial, d’une part comme héroïne mythologique figurant les violences faites aux femmes, en écho à l’initiation amoureuse et érotique de Chloé, composante centrale de l’intrigue ou muthos ; d’autre part comme figure métapoétique des échos sonores, stylistiques, thématiques, intra- et inter-textuels qui structurent et dynamisent le roman. Après une étude des « échos d’Écho » dans le prologue du roman – en particulier les jeux de rythmes et de rimes, la polyphonie, l’intermédialité et la transgénéricité -, et une étude du récit comme ekphrasis d’ekphraseis, on rappelle la figuration d’Écho par Lucien de Samosate, quasi-contemporain de Longus, en particulier dans son épigramme 29, et dans des épigrammes de Callimaque et de Cométas. Puis l’analyse se concentre sur Écho aux livres II et III, qui permettent de rapprocher la nymphe de Chloé, et les mythes insérés, empreints d’enargeia et de violence genrée, de la trame générale. L’analyse aborde ensuite la poésie de Sappho comme référence intertextuelle majeure du sublime. Finalement, Écho est une figure métapoétique et transfictionnelle, comme dans la quatorzième Olympique de Pindare. Dans le roman de Longus, Écho permet de mettre en scène les jeux de cohésion et de diffraction, les variations d’intensité et les ambivalences esthétiques et éthiques – entre douceur et violence, simplicité et complexité - qui caractérisent Daphnis et Chloé et sa poétique de l’écho généralisé.